L'Homme est-t-il chez lui dans l'univers ?
Oui, il occupe une position "médiocre" (médiane) au sein de son système solaire, au sein de sa galaxie, au sein de l'univers. Qu'il soit le seul représentant ou non d'une espèce "intelligente" ne change rien au fait qu'il est lui même constitué des mêmes conposants que les étoiles, et contruit avec les mêmes briques universelles des atômes et molécules. Dans le cas ou il ne serait pas seul, un breton est tout aussi chez lui en France, qu'un provençal, un basque ou un alsacien. Se demande-t-on si un poisson est "chez lui" dans l'eau d'une mer ou d'une rivère ?
Non, s'il faut comprendre "chez lui" comme un propriétaire est chez lui dans "sa" maison. L'Homme est "chez lui" comme un locataire dont le propriétaire serait un bailleur universel, infini, eternel et inconnu. Le loyer en étant "la mort à crédit". D'autre part, il n'y a pas que l'espace qui est en jeu, mais aussi le temps. Si une pile de papier avait la hauteur de la tout Eiffel correspondant à l'âge de l'univers, la Terre aurait l'épaisseur d'un livre, la vie sur Terre d'un magazine, et l'existence de l'Homme d'une simple feuille de papier. A l'échelle universelle, bien d'autres feuilles de papier figurant des civilisations entières ont pu naître et mourrir sans jamais se rencontrer. Cette feuille n'est donc qu'un bail éphèmère, dont les locataires successifs ont peu de chance de se rencontrer pour se proclamer "chez elles" et propriétaires de l'univers.
Il s'agit donc bien plutôt de savoir si l'homme, effrayé par l'immensité intersidérale de son habitat infini et éternel, se sent "à l'aise" dans cette pénate probablement inconnaissable.
Autrement dit, l'Homme se sent-il chez lui dans l'inconnu ? L'incertain, l'indécidable, l'incontrôlable, l'indéterminable, tend à s'imposer à son esprit dès qu'il tente d'apréhender le "grand tout". L'Homme se sent bien dans le connu et le reconnu, sinon il prend peur. Il faut donc apprivoiser l'inconnu et l'indécidable pour être chez soi, là ou ailleurs.